Jean-Yves Schoen - Folelli commune Penta-di-Casinca (haute-corse) 20213




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samedi 26 novembre 2016

* Extrait Corse-matin de ce jour

Même si les éléments se déchaînent, le déclenchement d'une alerte rouge doit répondre à un ensemble de paramètres, sur la base d'une veille météo en amont.
Déclenchée pour la première fois en Corse, l'alerte rouge est la réponse à une dégradation exceptionnelle de la météo.
Elle implique une évolution du dispositif de secours et des messages au grand public.
Explications  le point de bascule est intervenu ce jeudi 24 novembre, à 13 heures.
Un temps fort dans l'histoire de la gestion des épisodes météo à risque en Corse : la première fois que l'île voit sa vigilance orange virer au rouge.
Qui active ce degré d'alerte ?
À partir de quelles conditions météorologiques ?
Pour quoi faire ?
Un retour sur les événements qui viennent de secouer l'ensemble de la Haute-Corse s'impose pour mieux comprendre.
Au-delà de la vigilance jaune, celle qui ne marque qu'un risque sur des activités météo dépendantes à partir de conditions relativement habituelles pour un territoire, la vigilance orange est moins fréquente, mais la Corse y a quand même droit au moins une fois par an.
Elle met cette fois en garde face à un danger météo qui guette le grand public dans son activité quotidienne.
Ce degré de vigilance est synonyme de mise en place d'une cellule de crise, puis de messages à l'attention de la population dès l'instant où il est préférable de rester chez soi, d'éviter de prendre la route.
L'alerte rouge correspond pour sa part à un phénomène météo d'une intensité rare, à un grave danger pour la population d'un département.
"Hier (lire jeudi 24) en début de matinée, on observait déjà des relevés inquiétants, raconte Patrick Rebillout, directeur du Centre Météo France d'Ajaccio. Notamment un pluviomètre qui donnait déjà 200 mm. Ce qui nous a fait prendre la décision de faire passer le niveau d'alerte de l'orange au rouge en début d'après-midi, c'est la quantité d'eau déjà tombée ramenée à celle à celle qui était attendue. Bref, une situation qui s'annonçait plus que compliquée". Plus que l'intensité, la constance des fortes pluies durant de longues heures aura donc été l'élément déclencheur. Un curseur que Météo France se devait de faire bouger un signal donné à l'autorité préfectoral pour faire monter en puissance un dispositif déjà en éveil sous vigilance orange. 
Salutaire anticipation 
"Trois phénomènes cumulatifs ont joué, explique Alain Thirion, le préfet de Haute-Corse. Les fortes précipitations constatées sur certains sites, des vents très forts qui soufflaient jusqu'150km/h au point de provoquer des phénomènes de submersions marines, des phénomènes de puissants déversements dans les cours d'eau et des inondations".
Dès lors sous l'autorité du préfet, le dispositif a passé la vitesse supérieurs sur le terrain, grâce à tous les acteurs de la Sécurité Civile et aux services publics concernés. Mais de l'avis d'Alain Thirion, le temps de la vigilance orange avait permis d'aborder cette première alerte rouge de l'histoire de la Corse dans les meilleures conditions. Notamment par la prise de décisions jugées capitales. "Nous étions déjà en ordre de bataille. Dès 9h30, j'avais réuni le Centre opérationnel départemental pour mobiliser déjà l'ensemble des secours les interlocuteurs concernés. Notamment le SDIS, la direction des routes du conseil départemental et celle de la CTC. Ce pilotage en temps réel de la situation nous a permis de décider le confinement pour les élèves, et non pas, comme on le fait habituellement en vigilance orange, la fermeture des écoles et la mobilisation des transports scolaires". L'option a été visiblement privilégiée pour éviter d'engager du monde sur des axes routiers dont on savait qu'ils allaient subir la colère du ciel.
L'importance du "ni trop tôt, ni trop tard"
Il aurait fallu, par la suite, gérer un véritable chaos. Parer au plus pressé face à l'urgence, à la panique, parfois à l'incivisme. Mais hier matin, à l'heure où le soleil éclairait déjà l'ampleur des dégâts, le dispositif qui venait d'essuyer un peu moins de 24 heures de tempête avait plutôt le sentiment du devoir accompli. "On s'en tire assez bien, fait remarquer le préfet, au regard de ces intempéries, des quelques 200 interventions, près de 120 mises en sécurité et d'une douzaine de sauvetages. Mais on a toujours de la chance de ne pas compter de victime dans ce genre de situation. Si  un toit s'effondre sur une personne, vous n'y pouvez rien, quel que le dispositif. Je crois vraiment que le fait de mettre en place le COS avant la bascule au rouge a été important".
À la station de Campo dell'Oro qui, la veille au soir, n'avait coupé le contact qu'aux alentours de minuit, Patrick Rébillout et les troupes de Météo France avaient également le sentiment d'avoir été à la hauteur de cette première alerte rouge. Malgré des propos polémiques déjà véhiculés. "On a fait référence à l'Italie qui avait soi-disant déclenché l'alerte rouge 36 heures auparavant. Je ne sais pas comment ça fonctionne là-bas. Chez nous, une telle décision correspond à un ensemble de choses bien précises. Passer ce cap, c'est d'abord une veille météo de 24 heures,  la nécessité d'attendre, non pas le dernier moment, mais une forte probabilité pour faire la bascule de l'orange au rouge. Sauf à vouloir crier au loup dès qu'on entrevoit des précipitations menaçantes, il faut être prudent. Le déclenchement d'une alerte rouge implique beaucoup de mouvement sur le terrain. Le faire à la hâte peut conduire au désordre et à l'inefficacité".
Article signé par Noël Kruslin 

Déclenchée à 44 reprises entre métropole et outre-mer
L'histoire du niveau d'alerte rouge est encore jeune.Elle n'a commencé qu'en 2001, mais c'est à la suite des tempêtes dévastatrices de 1999, en région parisienne, que la nécessité d'une nouvelle approche du risque est véritablement apparue.
"On s'est, en fait, aperçu qu'il existait une faille. Les acteurs de la Sécurité Civile étaient alertés, mais pas le grand public, explique Patrick Rebillout.
"La culture du risque va d'ailleurs prendre de plus en plus d'importance si le phénomène de changement climatique continue à s'accompagner d'épisodes météo aussi agressifs. Le grand public va impérativement devoir l'acquérir".
En 15 ans, l'alerte rouge a été déclenchée 27 fois en France métropolitaine. Le Gard avait vécu la grande-première nationale le 9 septembre 2002 lors des inondations meurtrières qui avaient fait 24 victimes.
D'autres événements ayant vu à ce point grimper le côte d'alerte ont également eu à déplorer un bilan humain très lourd. L'alerte rouge produit toujours aussi une "addition" salée.
Le record est détenu par le Sud-Ouest de la France dont le passage de la tempête Klauss en 2009 avait coûté 1,63 milliards d'euros.
Les territoires d'outre-mer ont inauguré la vigilance rouge un peu plus tard, en 2007, le cyclone Garnier a frappé la Réunion.
Ce degré d'alerte a été quand même déclenché 17 fois, depuis lors, sur l'ensemble de ces territoires. NK

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